Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FCPE30
22 mai 2010

Discour de J.J. Hazan président national FCPE

64ème Congrès national

FCPE

à Brive-la-Gaillarde

les 22, 23 et 24 mai 2010

---

Discours d’ouverture par Jean-Jacques HAZAN

Président national

Monsieur le Maire de Brive,

Monsieur le Président du Conseil général,

Monsieur le Vice-président du Conseil régional,

Mesdames, Messieurs les invités,

Chers congressistes, chers amis, chères amies, cher(e)s camarades

Cher Jacques,

Bienvenue au 64ème congrès national de

la FCPE

!

Mes amis, quelle année !

Pas moins éprouvante que l’an dernier mais qui nous donne de l’espoir, celui d’une fédération en action, convaincante, en conquête. Parfois il faut, il suffit d’y croire aussi.

La FCPE

a été présente sur tous les fronts, en grande partie grâce à vous. Vous qui nous avez alertés, proposé des actions ou accompagnés. Vous qui avez nourri l’action nationale par vos campagnes, par vos idées, par vos textes et vos initiatives variées : autant de réalisations dont nous nous sommes inspirés, que nous avons reprises et diffusées…

Une année où

la FCPE

a su se faire entendre et peser sur le débat public. Aurait-on pu prévoir l’an dernier que cela se passerait ainsi ?

Agir plutôt que réagir, depuis 2008, c’est notre devise, mais faire l’actualité à ce point-là, ce n’était pas joué.

Prenons les rythmes, par exemple !

La réforme du primaire orchestrée par Xavier Darcos a bouleversé en profondeur l’organisation et les programmes de l’Ecole. Suppression du samedi matin et de deux heures de classe pour tous, programmes aux contenus rétrogrades et très marqués idéologiquement, désorganisation des RASED - tout cela accompagné de la création des jardins d’éveil destinés à concurrencer la trop coûteuse Ecole maternelle. A cette réforme d’envergure, a-t-on répondu avec la vigueur qu’elle méritait ? Probablement pas dans un premier temps. Peut-être en partie sous l’effet de l’anesthésie générale de l’après présidentielle…

A la rentrée 2008, tout semblait donc plié, la quasi-totalité des rares écoles qui avaient eu l’intention de conserver leur semaine de quatre jours et demi se l’étaient vu refuser. Rideau, circulez, y a rien à faire.

Mais nous avons tenu bon. Au « débrouillez-vous » de Xavier Darcos adressé aux collectivités territoriales, nous avons opposé notre résistance sans peur de la machine à baffes et continué à diffuser notre analyse sur les méfaits de la semaine de 4 jours. C’est bien joli de reprocher aux hommes politiques leur manque de courage, mais il faut aussi en faire preuve nous-mêmes lorsque la situation l’impose.

Ainsi, nombreux sont maintenant ceux qui ont rejoint notre analyse voire ont soutenu notre campagne. Au point que les rythmes sont devenus aujourd’hui une thématique bien installée dans le débat public, représentant pour l’opinion le respect de l’enfant dans son activité d’élève.

Rien que depuis le début de l’année civile, il y a eu le rapport de l’Académie de médecine, celui de l’Institut Montaigne et celui de

la Cour

des comptes et deux missions parlementaires, une du groupe socialiste et une intergroupes.

Plus tous ceux qui n’ont encore rien écrit mais n’en pensent pas moins ! Et les sondages qui vont avec bien sur.

Je ne dis pas bien sûr que tous ces gens ne se sont inspirés que de nous. Mais nous pouvons être sûrs que l’impact de leurs propos ou bien simplement l’idée de traiter le sujet viennent bien de ce que nous avons fait en amont, du terrain que nous avons, quand même, labouré en tous sens.

Car, disons le haut et fiers, sans notre détermination à tous, qu’en serait il aujourd’hui vraiment si

la FCPE

n’avait pas mené cette campagne sans relâche ?

Et aujourd’hui, nous avons une circulaire de rentrée qui signe le virage à 180° du ministère : la semaine de quatre jours et demi n’est plus bloquée, empêchée, refusée, elle doit être encouragée !

C’est la feuille de route officielle des IA. A eux de l’appliquer en favorisant le passage à neuf demi-journées ! Qu’attendent-ils ?

En tenant notre revendication à bout de bras, nous avons obtenu, avec le réseau français des villes éducatrices, avec

la JPA

, le syndicat des inspecteurs de l’UNSA et avec les chercheurs, que l’ouvrage soit remis sur le métier. Nous avons fait basculer l’opinion et emporté comme une vague les contre-arguments.

Notons une chose : depuis, aucune étude, aucun argument n’a été développé contre les nôtres… Rien !

En un peu plus d’un an, voilà ce que nous avons accompli ! A nous de transformer l’essai, de décrocher des expérimentations un peu partout, dans une école, une ville, un département entier, afin d’apporter la preuve par l’exemple de ce que nous défendons avec tous les spécialistes.

Le combat paye, mes amis ; il n’a pas été vain. Tout le temps et l’énergie que nous avons consacrés au débat, à la diffusion de nos idées ou à l’interpellation des pouvoirs publics ont participé de l’évolution progressive des opinions sur cette question comme sur bien d’autres.

Mais les discours ne nous suffisent pas et nous voulons que dès septembre les choses commencent à changer.

Et nous devons dire à nos partenaires : nous avons le choix entre agir ou pleurnicher. Hier, nous dénoncions ensemble, construisons aujourd’hui ensemble. Ce que nous avons gagné en changeant de ministre - vous vous rappelez notre petit au revoir de congrès l’année dernière - c’est une chance de nous battre ensemble efficacement, de faire obstacle aux décisions prises unilatéralement contre l’Ecole.

Nous avons obtenu que les choses soient possibles, ne nous laissons pas avoir, il est possible de remettre en cause cette partie de la réforme Darcos/Sarkozy, faisons-le et faisons-le ensemble.

Et ce sera aussi à nous de faire de la conférence que nous avons obtenue autre chose qu’une grand messe, un vrai débat national, sur le temps scolaire et au-delà les temps de l’enfant. Qui prenne des décisions allant dans le bon sens. Peut être avons-nous aujourd’hui devant nous une chance historique, nous devons, nous allons la saisir.

Et pour les remplacements, c’est un peu pareil. Nous avons réussi en moins de six mois à imposer dans le paysage cette question comme une question centrale du fonctionnement du système éducatif. Nous demandions depuis des années que les enseignants absents soient remplacés par d’autres enseignants formés. Personne d’autre ne portait cette exigence.

Car, à l’exception des parents, cela n’intéresse finalement pas grand monde. C’est pourtant de la continuité du service public qu’il s’agit mais passons. C’est ce qui alimente en bonne partie les établissements privés mais passons. Ou plutôt non, ne passons pas, revendiquons !

Alors, nous avons lancé Ouyapa…cours, en nationalisant sans indemnité ni rachat l’outil du CDPE de Seine-et-Marne, Je vous assure, nous n’avons rien négocié, même le ministre des Affaires étrangères le dit, alors !

Donc nous avons mutualisé cet outil en le préparant et nous avons, permettez-moi l’expression, foutu le bordel. Plus ou moins ici ou là, selon les capacités des CDPE à se saisir de l’outil, mais un beau bordel quand même ! 20 000 défaillances recensées parce que non acceptées - car c’est un outil de révolte aussi, notre Ouyapacours.

Résultat : le ministre renonce à l’idée grandiose de son prédécesseur de mettre en place une usine à gaz nationale du remplacement et missionne l’ancien directeur des Affaires financières pour mener une étude approfondie de la situation, puis il finit par reconnaître le problème et son ampleur et reconnaît que le remplacement est un droit pour les élèves et annonce la suppression du délai de carence, les fameux 15 jours avant lesquels on peut toujours rêver qu’un remplaçant soit envoyé dans le second degré.

Bon après, il annonce aussi d’autres trucs beaucoup plus contestables, ces histoires d’étudiants et de retraités… Mais il finira par en revenir aussi. Et les recteurs qui, pour nous faire plaisir sans doute, cherchent des trucs, du bricolage pour remplir des cases vides, que d’énergie, que de casse, que de flops.

Parce que la seule solution, la vraie, l’unique, c’est la constitution de brigades spécifiques, avec des enseignants formés, pour apporter une solution durable à un problème qui n’a que trop duré ! D’ailleurs, c’est aussi la solution la moins chère, en coût humain et en termes d’image…

Nous avons fait passer le débat du service minimum d’accueil au droit à la continuité du service public. Sur notre terrain.

Oui, en agissant, en prenant nos affaires en mains, en le faisant de façon puissante car unis et fédérés, nous poussons l’administration dans ses retranchements

Pour régler le problème des remplacements, nous avons invité le ministre à un calcul simple : combien ça coûte de mettre en place des remplacements efficaces dès la première heure partout en France ? Et combien cela risque-t-il de coûter s’il continue à ne pas nous écouter ?

Nous avons une sorte d’arme atomique entre les mains, voyez-vous. Si chaque parent va en justice contre l’Etat pour chaque heure de cours non remplacée, que croyez-vous que l’Etat devra acquitter comme amendes, globalement ? A la louche – et dans la restauration scolaire, vous savez qu’on a de grosses louches !- plus de 300 millions d’euros. Soit 10 000 postes… Ca fait plus cher que les 3 000 postes qu’ils feraient bien de commencer à rétablir tout de suite. Oui nous demandons le rétablissement des 3000 postes de remplacement supprimés par Darcos.

Je vous fais le calcul ?

2 millions d’heures à 5 € ca fait 10 M€ mais à raison de 30 élèves par classe pour être gentil ca fait 300 M€…

Et on ne parle que des absences non remplacées de courte durée dans le secondaire et de ce qui est connu et reconnu

Nous n’avons pas envie de nous servir de cette arme. La judiciarisation, ce n’est pas notre choix. Mais c’est une arme de dissuasion et s‘il le faut, nous saurons nous en servir.

Nous nous tenons donc prêts, nous maîtrisons déjà la matière et la fusion, espérons que les parois de la centrale qui chauffent déjà pas mal tiendront encore un peu avant d’exploser et que le ministre saura faire retomber la pression.

Ne boudons pas notre plaisir d’avoir indubitablement fait avancer cette question. Pas encore de manière satisfaisante sur le terrain mais nous avons fait sauter un verrou.

En faisant cela nous avons aussi enfoncé un coin dans la belle rhétorique du gouvernement et de la majorité sur la démographie qui dicterait mathématiquement les baisses de nombre de postes.

Nous avons montré qu’une rentrée techniquement réussie ne valait pas grand-chose si l’année ne se passait pas bien et que plus de deux millions et demi d’heures n’étaient pas assurées.

C’est un argument difficile à contrer dans l’opinion mais nous tenons là un fait tangible, qui pèse sur la vie quotidienne de tous les enfants de France et donc de leurs parents. Et qui démontre que les suppressions de postes dégradent bel et bien les conditions d’encadrement des élèves à l’Ecole, contrairement à ce que dit le gouvernement.

Nous devons arriver à montrer à l’opinion que la suppression de milliers de postes chaque année n’est justifiée que par le dogme idéologique et irréaliste de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite et qu’elle a des effets sur la qualité du service public.

Même François Baroin l’avait reconnu, mais c’était avant d’être nommé ministre du budget… Il disait alors comme

la Cour

des comptes que ces dispositions relèvent d’une vue à court terme et que ca n’est pas vivable

Au fait, au passage… Il y a un truc qui me chiffonne… Comment vont-ils faire pour supprimer tout de suite un poste de fonctionnaire sur deux partant en retraite alors qu’ils disent qu’il faut partir en retraite plus tard ?

Si on arrêtait toutes ces bêtises pour se concentrer sur l’essentiel : la qualité du service public ?

Les postes, les « moyens », c’est ce sur quoi nous achoppons toujours depuis des années, malgré la mobilisation collective et unitaire des organisations.

Nous n’arrivons pas vraiment à mobiliser l’opinion au moment de la discussion budgétaire de façon à infléchir le vote des parlementaires. A cause du décalage entre la discussion et la traduction sur le terrain ? Parce que des milliers de postes, ça « ne parle pas aux gens » - et je pense aussi aux députés et aux sénateurs - avant que ça ne se transforme en fermeture de classe dans l’école d’à côté ?

Parce que nous ne sommes pas assez forts, pas assez déterminés, pas assez nombreux pour faire reculer le gouvernement ? Ou parce que, derrière les postes, nous ne défendons pas tous les mêmes choses ?

Peut-être aussi parce que sur ce point-là, on touche paradoxalement assez vite les limites actuelles de notre fédéralisme en action. Cette année, avec une solde de postes nul dans le second degré au niveau national, on a des départements qui sont bien servis, d’autres beaucoup moins bien. Difficile d’amener les premiers à dénoncer les dotations des seconds, tout fédéralistes que l’on soit.

Pas que nous soyons indifférents au sort fait aux autres mais enfin, c’est plus difficile de faire bouger les gens sur les fermetures du voisin quand soi-même on a eu une ouverture. Vous le vivez dans vos départements avec vos conseils locaux.

Je voudrais à ce titre attirer votre attention sur la situation du Nord-Pas-de-Calais. C’est la région la plus en difficulté en métropole. Je vous cite quelques chiffres pour expliciter.

3 ans d’espérance de vie de moins chez les hommes et près de deux ans chez les femmes que la moyenne métropolitaine, plus de 12% de chômeurs contre 9% en moyenne métropolitaine, etc. Pauvreté et chômage se cumulent.

Chez eux, la démographie est en baisse, donc la dotation en profs est en baisse : - 365 postes. A la calculette, ça tombe peut-être « juste », mais socialement, certainement pas !

C’est pour ça, parce qu’il est compliqué de se mobiliser nationalement sur le cas d’une région, que nous devons continuer à exiger un traitement différent de la dotation en fonction des réalités sociales locales.

Donner plus à ceux qui ont moins tant que la situation l’exige, c’est indispensable. Pas seulement de le dire mais surtout indispensable de le faire !

Mais, s’il n’est pas question de baisser les bras sur ce point, nous allons malgré tout devoir trouver, avec nos partenaires, de nouveaux arguments, de nouveaux ferments de mobilisation.

Car on les voit bien, aujourd’hui, les effets des postes en moins : les inégalités qui ne cessent de se creuser, le climat scolaire délétère, moins à cause d’actes violents spectaculaires que de la souffrance quotidienne des élèves résultant du manque d’encadrement et de confiance dans la relation à l’autre, en particulier dans la relation avec les enseignants.

Il faut pourtant miser sur l’éducation pour faire progresser notre société. C’est d’ailleurs la seule chose sur laquelle cela vaille le coup de miser.

Ça vaut mieux, par exemple, que de miser sur le foot… D’abord, un seul joueur de l’équipe de France peut coûter jusqu’à 300 postes de profs. C’est cher ! La liste de 23 qui partira en Afrique du Sud, ce n’est donc rien que 6 000 profs.

Franchement, une société qui n’a que le football à proposer comme facteur d’espoir, comme modèle d’intégration et comme perspective d’ascenseur social, a tout de même un sérieux problème…

« Un pays qui croit en l’avenir est un pays qui investit dans l’éducation »… C’est beau non ? On dirait du Luc Chatel !

Sans rire, c’est bien une citation de Luc Chatel, juste après sa nomination vous vous souvenez ! Pincez-moi, je rêve ! A combien de suppressions aurons-nous droit, cette année ? 34 000 postes de fonctionnaires en tout, 16 000 pour l’Education nationale pour respecter les proportions !

Oui, nous voulons en finir avec le dogme des suppressions d’emplois (dans l’Ecole publique, parce que dans les établissements privés, hein…) pour imposer celui de l’investissement éducatif et de la pédagogie pour faire réussir tous les élèves et chacun d‘entre eux. Et pour arriver à ce résultat, nous ne devons renoncer à aucune avancée, même minime.

Nous ne devons renoncer à aucune possibilité de faire avancer nos revendications par la négociation et le dialogue. Et nous devons accepter de reconnaître chaque avancée, de tenir un registre de nos propres victoires car il faut pouvoir montrer de manière très concrète que la mobilisation sert à quelque chose. Sinon, autant tout arrêter tout de suite !

Tenez, par exemple, au hasard, la réforme du Lycée… 

Que n’a-t-on pas dit sur

la FCPE

qui favoriserait les suppressions de postes en seconde, etc. C’est bien notre genre, tiens ! Alors que les 18 000 suppressions de postes à la rentrée 2010 ont été exclusivement « gagnées » par le gouvernement sur la suppression de la formation des enseignants.

Toujours est-il que, sur le contenu de cette « réforme », nous avons obtenu, en négociant jusqu’au bout, y compris au cours du CSE, des avancées pédagogiques intéressantes voire hautement symboliques. Nous avons fait avancer nos revendications, pour certaines déjà anciennes.

               

Et si cette réforme n’en termine pas complètement avec l’élitisme, les filières et le séparatisme après la troisième, nous avons réussi à faire qu’elle réponde à certaines de nos revendications de longue date.

Personne ne croyait au grand soir ni même à la révolution pédagogique, n’est-ce pas ?

Et obtenir qu’on ne dégrade globalement pas plus le paysage n’est-ce pas déjà une victoire en ces temps obscurs pour l’éducation ?

Nous ne maîtrisons pas le contexte politique dans lequel nous évoluons mais nous avons le devoir de ne jamais nous résigner. Bien au contraire, nous devons sans relâche trouver les moyens de nous faire entendre.

C’est en tous cas ce que nous enseigne l’année qui vient de s’écouler. Ce serait bien sur une erreur de refuser de s’adresser à Luc Chatel pour la simple raison que Xavier Darcos ne s’était pas adressé à nous…

Bien sûr, nous ne signons pas un blanc-seing à l’actuel ministre, nous ne sommes pas dupes de la politique au nom de laquelle il dirige ce ministère, mais il est à l’évidence installé dans une logique de dialogue bien différente de celle de son prédécesseur, et nous devons essayer de nous saisir de cette opportunité.

Nous avons conscience que le plus vraiment nouveau ministre a vraisemblablement été nommé pour faire le pompier et continuer à donner l’apparence de la réforme sans changer grand-chose en réalité pour ne pas faire de vagues.

Jusqu’ici, il n’a eu qu’à aménager l’héritage de Xavier Darcos et, en particulier, il n’a pas eu à faire des choix pour satisfaire au contingent de suppressions de postes qui s’impose à l’Education nationale.

C’est au pied du mur qu’on voit le maçon, paraît-il ? Nous verrons donc très vite combien de postes seront supprimés et où ils seront pris. Pour l’instant, tous les regards se tournent vers l’éducation prioritaire…

Parce qu’il n’y a plus de postes mis à disposition des associations à gratter, des RASED intouchables, des lycées professionnels déjà bien élagués, pas de postes à récupérer sur les lycées généraux et technologiques ou si peu, des effectifs en hausse dans les collèges et pas de baisse en vue dans le primaire, on ne voit pas bien où il pourrait rester du gras dans lequel tailler…

Sauf, donc, à remettre encore un peu plus en cause le principe de « donner plus à ceux qui ont moins », au nom de l’égalité entre élèves…

Chers amis, il ne nous suffira pas de rester sur nos gardes, il nous faut continuer d’être à l’offensive, forts de cette année riche en rebondissements !

Nous avons une belle fédération en marche !

300 000 adhérents ! Il y a peu d’associations et même peu d’organisations dans ce pays qui peuvent revendiquer autant d’adhérents…

300 000 c’est beaucoup. C’est certes moins que l’objectif que nous nous étions fixés mais, vous le savez, sans objectif - un peu - irréaliste, pas de formidables réalisations. Parce qu’écoutez, c’est quand même formidable !

En deux ans, nous avons inversé la tendance qui était au grignotement à la baisse des adhésions pour entrer dans une phase de reconquête bien réelle de nos adhérents.

Et ce qui rend le résultat encore plus beau, c’est que c’est une œuvre collective. Ce n’est pas le président national qui est allé chercher ces nouveaux adhérents - comment on dit, déjà ? Avec les dents ! Ben non. C’est vous, dans chaque département, du plus petit au plus gros, qui êtes allés les chercher... avec vos tripes, dans le dialogue, le contact, les rencontres.

Allez, pour le plaisir, je vous cite quelques uns des CDPE qui ont gagné plus de 10% d’adhérents en deux ans : l’Ardèche, les Ardennes, le Calvados,

la Charente

, les Côtes-d’Armor,

la Haute-Loire

, le Pas-de-Calais, le Rhône, Paris, le Tarn-et-Garonne et

la Seine-Saint

-Denis !

Nos 15% en plus, les 50 000 adhérents supplémentaires, on va les avoir ! Combien de CDPE allons-nous pouvoir citer l’an prochain ?

Il faut accentuer la mutualisation et généraliser les initiatives qui marchent.

Tous ces nouveaux adhérents, ce sont des parents d’élèves que nous avons convaincus. Les résultats aux dernières élections de représentants de parents confirment ce partage de valeurs et la confiance qui est accordée à notre projet et notre démarche.

Et ce n’est peut-être pas un hasard si, une nouvelle fois, le ministère a traîné des pieds pour publier ces résultats…

Nous avons 300 000 adhérents, c’est une force et cette force nous oblige à rester unis parce que, sans union, pas de force. On vous l’a déjà dit, peut-être ?

Oui, la force du nombre est notre principal atout pour faire avancer nos revendications et nos idées, dans l’intérêt enfants. En mobilisant toute

la FCPE

, en fédérant les énergies, nous l’avons vu, nous obtenons des avancées.

Cette force nous oblige ! Dans ce contexte de destruction progressive des solidarités et de l’Ecole en particulier, elle nous oblige à nous démener pour que notre action soit encore plus efficace.

Pour cela, nous devons continuer à renforcer notre fédération, à en faire le lieu de tous les parents, le lieu du débat et de la prise de décision collective.

Mieux vaudrait donc commencer par éviter de nous combattre parfois entre nous… 

J’en profite pour m’arrêter un instant sur les enjeux du fonctionnement démocratique de notre fédération. Je voudrais vous rappeler que, malgré certaines divergences, manières de faire, angles de vue, nous sommes quand même plus proches, plus en phase, plus en accord, entre nous, adhérents et militants de

la FCPE

, qu’avec ceux qui n’y sont pas !

C’est bien pour ça que nous sommes tous ensemble ici, dans notre fédération, parce que ce qui nous unit est plus important que ce qui nous sépare, non ?

L’individualisme, le repli sur soi encore plus fort en temps de crise, sont pour nous une difficulté pour fédérer mais nous la surmontons. Combinés à la crise du militantisme, alors que bien des gens sont plus dans une logique de « sauve-qui-peut » que dans une dynamique du « marchons ensemble’ », la fédération se porte bien mais pourrait aller mieux encore.

Cette lutte contre l’individualisme, nous pouvons nous l’appliquer à nous même plus encore. Notre dynamique, c’est une relation sociale bienveillante, fondée sur la solidarité et l’idéal commun. Cette capacité de construction sociale dépend aussi du respect, bien sûr, mais aussi de la convivialité dans nos rangs.

C’est cela qui permet à certains de repartir, de reconstruire, de développer en reconstruisant un CA ou un bureau. Je pense notamment au CDPE de l’Eure, à ceux de

la Haute-Marne

et de

la Haute-Savoie

.

Personne n’est à l’abri d’une désaffection, d’une succession ratée.

Prenons-y garde !

Nous ne faisons que passer, pour les enfants, pour la société.

Quand j’étais jeune (pas de commentaires, merci, il y avait déjà la télé couleur quand même), on disait qu’il fallait être « révolutionnaire dehors et réformiste dedans ».

Soyons en convaincus : nous ne devons pratiquer ni exclusions, ni exclusives.

Il faut surtout être à l’écoute, cerner et clarifier les points de désaccord et essayer de gérer les conflits entre individus.

Je ne vise personne en particulier, parce qu’il y a malheureusement trop de cas de déchirements entre militants au sein de notre fédération. Je ne vous dis pas « aimez-vous les uns les autres », « nous sommes tous frères », etc.

Vous savez que je ne suis pas angéliste ni évangéliste, mais je vous dis qu’il ne faut pas que nous cherchions à nous pourrir la vie les uns les autres.

Je ne vais pas non plus vous faire le coup du « au nom de nos valeurs ». Mais quand même… C’est très beau, de défendre le respect et le vivre ensemble à l’Ecole mais… quel sens cela a-t-il si nous n’arrivons pas à vivre ensemble, à gérer et à dépasser nos conflits ?

Encore une fois, je ne dis pas ça pour faire la leçon à qui que ce soit. Je dis ça par souci de fédéralisme et d’efficacité.

Tout simplement parce que notre force n’est pas la même si nous nous rassemblons autour des valeurs qui nous unissent que si nous nous divisons sur des points particuliers, parfois de détail, ou sur des questions d’affinités, de ressentiment, de revanche.

Est-ce parce que nous avons aujourd’hui moins de divergences de fond que nous nous querellons autant entre individus ? Ne devons-nous pas préférer le débat d’idées au conflit de personnes ? Gardons notre énergie, notre temps, nous en avons bien besoin pour autre chose.

Pour rendre notre action plus efficace, nous devons également savoir convaincre nos partenaires, nous devons travailler avec eux sans jamais oublier ce qui fait notre identité collective. 

Nous devons surtout rechercher des partenariats avec ceux qui défendent les mêmes idées que nous, qui veulent travailler avec nous d’égal à égal, qui acceptent de nous reconnaître comme partenaires à part entière, notamment sur les questions de pédagogie.

Dans ce dernier domaine, notre légitimité est de moins en moins niée. Notre inlassable combat depuis un an et demi contre la réforme de la formation des enseignants, notre soutien indéfectible à ceux qui se battaient dans les IUFM et les universités, nous qualifie encore un peu plus pour parler de pédagogie.

Nous avons été toujours présents, toujours sur le pont, à guetter la moindre brèche. Nous avons apporté un soutien sans faille à la coordination nationale, pendant de longs mois.

Mais il a bien fallu admettre ces derniers temps cette sorte d’impasse dans laquelle a mené l’union à tout prix : illisibilité du message, absence de mobilisation dans l’opinion publique, à cause du renoncement aux arguments les plus mobilisateurs, ceux qui auraient pu porter dans l’opinion mais qui faisaient désaccord, voire « clivage », pour reprendre le terme à la mode.

La pétition « 100 000 voix pour la formation des enseignants » a mis du temps à atteindre les 100 000 voix, elle y sera très bientôt et nous porterons les signatures à la représentation nationale et aux ministères.

Dommage pour la campagne que le texte d’appel à signatures ne dise pas que cette réforme seule était à l’origine de 18 000 suppressions de postes de la rentrée 2010.

C’est pourtant la vérité. Mais qui cela gênait-il ? Ceux qui avaient déjà vendu ces suppressions de postes comme conséquence de la réforme du Lycée ? Dommage en effet, mais c’est sans préalable que nous avons participé au lancement de cette pétition.

Autre exemple de coopération réussie : l’appel national pour l’Ecole publique. C’est un succès alors que certains prédisaient un échec. Le dépassement de l’objectif que nous nous étions fixé en secret pour aujourd’hui (150 000) est déjà dépassé.

Parce que nous avons su partager avec d’autres des idéaux, que nous nous sommes donné des objectifs, conscients de la responsabilité que nous avions à dénoncer les plaies faites à l’Ecole publique. Et parce que nous avons su dépasser le cadre habituel du CNAL. Dommage que cela n’ait pas pu aller encore plus loin.

Il nous faut donc continuer sur cette lancée.

Faire primer l’intérêt des enfants, c’est les remettre au centre du système éducatif.

Pas pour célébrer le culte de l’enfant-roi, comme on caricature trop souvent notre volonté, mais pour que le système éducatif prenne en compte l’ensemble des facteurs qui permettront aux élèves, à tous les élèves, d’apprendre ce dont ils auront besoin pour réussir leur vie d’adulte.

Oui, c’est bien vers cet objectif que toutes nos actions convergent, qu’elles concernent la vie quotidienne et les conditions de travail des élèves, la pédagogie ou le fonctionnement du système éducatif.

Et cela, mine de rien, c’est déjà un projet de société, le projet de société que nous portons, même s’il n’apparaît pas toujours clairement à tous.

Car, aucun d’entre vous ne me contredira je pense, ce qui se joue à l’Ecole, c’est notre avenir à tous, c’est le modèle de société dans lequel nous vivrons demain.

Ce projet de société, c’est celui d’une Ecole organisée autour des enfants pour les aider à devenir des adultes éclairés, c’est celui d’une Ecole à l’écoute des besoins des enfants, de leurs différences, pour les aider à apprendre ce dont ils auront besoin dans la société de demain qu’ils bâtiront mais que nous imaginons aujourd’hui !

Osons dire avec Jean-Pierre Rosenczveig, président de DEI-France que c’est à partir de nos utopies pour l’enfance et pour l’Ecole que l’on construit un projet de société, avec l’Ecole au cœur et l’intelligence pour faire consensus.

L’Ecole élitiste telle que nous la vivons depuis des années a montré ses limites. Certes, elle permet à un peu plus de la moitié d’une classe d’âge d’accéder au baccalauréat. Très majoritairement ceux qui s’en seraient sorti de toute façon, même sans elle…

Mais elle ne permet plus de faire fonctionner l’ascenseur social et elle n’a pas réussi à atteindre l’objectif que nous défendons d’amener 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat (et encore moins celui de 50% au niveau de la licence).

L’Ecole que nous voulons, nous, doit s’engager sur des obligations de résultats. Pas tant sur le niveau le plus élevé et sur les « performances » des élèves école par école, collège par collège, lycée par lycée, mais globalement, sur le fait de ne laisser aucun enfant sur le bord du chemin.

Cela implique pour l’Institution de s’obliger à amener tous les jeunes à maîtriser effectivement un socle commun de connaissances et de compétences, à développer la recherche d’une culture commune partagée par tous pour construire une société plus solidaire.

On met trop la pression sur les élèves alors que c’est l’institution qui devrait les prendre en main, s’assurer de leur réussite et être son propre recours.

Ni devoirs, ni cours particuliers, rien de tout cela ne remplacera une autre relation pédagogique en classe, un suivi plus personnalisé des élèves, de leurs attentes, de leurs besoins.

On fêtera tranquillement les baisses de profits des marchands d’angoisse et de stress.

Alors, nous l’avons déjà dit, il va falloir choisir entre l’Ecole qui fait réussir tous les enfants et associe les parents consciente de leur importance et celle qui trie les élèves, qui s’intéresse simplement à la moitié d’entre eux parce que seule importe la production d’une petite élite, laissant les autres chercher un recours à l’extérieur ou les renvoyant désespérément aux réalités sociales d’une société en pleine crise.

Choisir entre l’Ecole qui adapte son fonctionnement aux rythmes et aux besoins des enfants et celle qui les contraint, quel qu’en soit le prix, à un « marche ou crève » qui approfondit encore la différence entre ceux qui suivent et les autres, qui sont perdus et se sentent abandonnés.

Choisir entre l’Ecole qui fait travailler les élèves en groupes, qui met en oeuvre une pédagogie différenciée et celle qui garde pour modèle le lycée napoléonien et se limite à une transmission hypothétique et théorique de savoirs obscurs et dépourvus de sens pour un grand nombre.

Choisir entre l’Ecole qui entend les élèves et en fait des acteurs de leur propre éducation et celle qui les cantonne au mieux au rôle d’auditeur passif mais assidu, sans éveil de leur esprit critique, entre celle qui préfère faire apprendre par cœur les dates de notre belle histoire de France et celle qui, comme dit Jean-Pierre Darroussin, préfère enseigner d’abord la curiosité.

Choisir entre l’Ecole qui limite le recours aux notes avec son injustice manifeste que l’on dénonce depuis des années sous le nom de constante macabre et au redoublement véritable fléau contre les élèves en choisissant d’appliquer des alternatives facilitant les parcours individuels et celle qui choisit de faire marcher les enfants au stress, méprisant l’angoisse qui assaille certains dès le réveil, au risque de multiplier les causes de leurs absences.

Choisir entre l’Ecole plus juste que nous voulons, qui s’interdit d’exclure qui que ce soit, y compris par la sanction, et l’autre, qui exclue les élèves gênants et différents, avec pour eux de moins en moins d’espoir de retour vers une scolarité ordinaire et commune.

Il faudra donc choisir et pour cela, arrêter de renvoyer systématiquement la responsabilité de l’échec à l’élève et à sa famille. Je le dis solennellement : il n’y a pas d’élèves absentéistes ni de familles démissionnaires, il y a des enfants en souffrance, à l’Ecole ou chez eux, et des parents qui ne savent plus comment s’en sortir. Il faut les aider, pas leur enfoncer la tête sous l’eau en les excluant ou en leur retirant les moyens de vivre.

Il faut une École qui ne fait pas souffrir indûment les élèves ni les parents, qui les traite avec humanité, avec respect.

Cette Ecole, elle est composée d’enseignants formés, qui savent gérer une classe même hétérogène, qui savent conduire autrement leur cours qu’avec un face à face parfois décourageant, qui savent comment parler à un ado, comment le élèves apprennent, comment répondre à des besoins particuliers, comment évaluer sans sanctionner et accompagner les élèves dans le développement de leur autonomie pour qu’ils puissent aussi approfondir par eux-mêmes leurs connaissances.

Oui, enseigner est un métier qui s’apprend !

Et si

la France

ne sait plus que dépenser pour son école et baisse de deux dixièmes de point de PIB chaque année sa dépense, les autres pays font le chemin inverse montrant qu’il existe une autre voie.

L’Inde en particulier a choisi. Le 1er avril 2010 y est réellement entré en vigueur le droit à l’éducation pour tous les enfants. Au-delà du droit d’aller à l’Ecole primaire, les autorités indiennes ont décidé que l’Ecole doit désormais être un lieu d’éducation « amical envers les enfants ». 1 million d’enseignants recrutés, excusez du peu !

Notre projet de société, nous allons le coucher noir sur blanc dans notre projet éducatif. Et ce projet éducatif, que nous aurons à adopter dans un an, au prochain congrès, lancera la mobilisation générale des parents d’élèves pour l’Ecole dans la perspective des campagnes politiques qui suivront, pour les élections présidentielle et législatives.

C’est pour ça que nous avons déjà commencé à œuvrer pour qu’au Parlement travaillent ensemble ceux qui se retrouvent dans ce que nous défendons, quelle que soit leur couleur politique.

La représentation nationale ne discute pas assez, c’est un euphémisme, de l’Ecole. La réforme de l’Ecole primaire ne leur a même pas été soumise ! Pas plus que celle de la formation des enseignants. A chacune de nos auditions, nous rencontrons des députés ou des sénateurs qui, quelle que soit leur étiquette, partagent pour certains nos valeurs et tous nos préoccupations. Nous les avons appelés tout au long de l’année à travailler ensemble, pour essayer de constituer une force de proposition consensuelle au-delà des clivages…

Car notre objectif pour notre projet éducatif, ce sera de faire partager par tous ou au moins par le maximum notre projet, d’aller convaincre tout azimuts. Sinon, on continuera, au gré des alternances politiques, à démonter tous les cinq ou dix ans la moitié de ce qui aura été fait avant. Et certains auront beau jeu de dire, « assez de réformes », « l’Ecole a besoin de faire une pause », etc.

Dans notre société où on dénombre plus de 2 millions de travailleurs pauvres, où les riches sont toujours plus riches et où l’écart se creuse, l’Ecole reste le facteur majeur pour l’accès aux droits et à la citoyenneté, à la santé, au travail, à l’autonomie et à la liberté. Rappelons-nous encore ces chiffres cités par Eric Maurin : une année certifiée supplémentaire c’est 11% de risque de chômage en moins et 11% de salaire en plus.

Dans notre société où le déclassement est plus fort qu’il y a vingt ans en particulier pour les plus faibles, si on prend, au hasard, un enfant d’ouvrier et un enfant de cadre, ce dernier a plus de 80% de chances d’occuper une position sociale supérieure à l’enfant d’ouvrier et cette tendance croît encore.

Comment ne pas penser à Figaro (pas le journal bien sûr) dans Le mariage de Figaro quand il dit au comte Almaviva : « Vous vous êtes donné la peine de naître et rien de plus ».

C’est Beaumarchais en 1784, un siècle avant l’Ecole obligatoire de Jules Ferry, plus de 2 siècles avant le « lire écrire compter » de Luc Ferry…

Et ceci est d’autant plus fort que ceci s’inscrit dans une dynamique bien funeste. Depuis 2008, le nombre de chômeurs s’est en effet accru de plus de 800 000 personnes. Et l’emploi des jeunes n’est pas en reste, c’est le plus touché.

En 1982, 18% des jeunes de 18-24 ans étaient en intérim, CDD ou en apprentissage. Ils sont 51% en 2008.

Et s’il faut être plus précis pour montrer qu’échouer à l’Ecole n’a jamais été aussi disqualifiant, il suffit de constater que parmi les jeunes sortis du système éducatif depuis moins de 5 ans, 47% des jeunes non diplômés sont au chômage contre à peine 7% des diplômés du supérieur.

Alors, si on ne veut pas laisser un grand nombre sombrer dans la stratégie du sauve qui peut, de la recherche de dérogation a tout prix, du départ vers le privé, il est urgent d’œuvrer a transformer l’Ecole pour la réussite de tous, en renforçant le tissu scolaire local pour que chacun trouve la solution pour son enfant près de chez lui.

N’est pas ça, la véritable liberté ?

Non, ce n’est pas vrai, l’Ecole n’a pas besoin d’une pause ! L’Ecole va mal, parce que jamais n’a été faite la véritable démocratisation, celle qui aurait transformé la pédagogie.

La Cour

des comptes a employé dans son  tout récent rapport quelques expressions assez justes bien que dures pour qualifier la situation… Je vous les livre : l’Ecole française est un « paradis de la prédestination sociale », le « champion de la distillation ségrégative » !

Ceux qui assurent que l’Ecole a besoin d’une pause, ne voient-ils pas les élèves en difficulté, en souffrance, les 150 000 jeunes qui sortent chaque année du système sans qualification aucune ? Comment peut-on ne pas se scandaliser de ces résultats-là ? « On n’oublie rien du tout, On s’habitue, c’est tout », chantait Jacques Brel.

Assez de ces habitudes, non au renoncement !

L’Ecole a besoin de réformes, d’une transformation en profondeur et d’un projet à long terme.

C’est l’Ecole qui fera réussir, c’est l’Ecole qu’il faut transformer, pour transformer la société !

Et cette Ecole c’est celle de

la République

, celle du service public laïque auquel nous sommes structurellement et systémiquement attachés.

Celle de tous les enfants.

Mes amis, je déclare ouvert le 64ème Congrès de

la FCPE

à Brive.

Bon congrès à toutes et à tous !

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
FCPE30
Publicité